Podcast du droit - Partie 4

EPISODE 1 – LA LICENCE DE DROIT
#Partie 4 – Les débouchés après le Droit


Aurore
On va aborder la dernière question, la question des débouchés. Alors le droit, voilà qu’est-ce que ça peut apporter ? Et derrière ? Qu'est-ce que vous attendiez ? Je pense que c'est bien de se poser déjà la question de ce que vous imaginiez faire en faisant du droit. Donc on va commencer par Mathilde, puisque toi tu es encore dans l'espoir, dans le rêve, de ce que tu veux accomplir. Et puis après, je vous laisserais la parole pour expliquer aussi vos expériences par rapport à ça.

Mathilde
Donc oui, au niveau des débouchés, moi je suis encore dans le cursus, donc je ne peux pas dire ce que je ferai après, à moins de lire dans l'avenir. Mais c'est vrai que ne serait-ce qu’en étant étudiante en licence, je me rends compte du panel qui s'offre à nous. Parce que beaucoup arrivent en licence et se disent « bah moi je veux être avocat » et droit égal avocat, et pas du tout. Et on se rend compte vraiment en étant étudiant en droit qu'il y a énormément de choses possibles derrière une licence de droit, à associer de plus en plus aussi avec un master. On ne va pas se le cacher aujourd'hui une licence de droit c'est bien, un master en droit c'est mieux et c'est même essentiel dans la vie du quotidien pour après faire les professions qu'on souhaite.

Mais je pense, c'est vraiment une très belle opportunité et ça ouvre énormément de possibilités d'avoir une licence en droit. Donc pour ma part, l'objectif serait d'entrer à l'Ecole Nationale de la Magistrature. Après, c'est vrai qu'on peut faire plein de choses on peut être huissier, on peut être avocat, on peut être notaire, on peut être juriste d'entreprise. Il y a vraiment énormément de possibilités à la suite d'une licence de droit.

Aurore
Léa peut-être aussi, ton expérience qui est particulière puisque tu es passée par plusieurs étapes à la suite de la licence.

Léa
Alors je vais aussi souligner quelque chose que vous avez dit Quentin. Vous avez dit qu'il fallait être passionné par le droit. Je pense que c'est peut-être ce qui m'a manqué à moi personnellement. Je me suis rendu compte assez tardivement finalement, que ce n'était pas ce que j'avais envie de faire de ma vie, tout simplement. Ça a été une filière qui m'a encore une fois énormément apporté. Mais par contre, déjà, après mon master 1 en Droit Social à Lyon, ça a été une rupture quand même. Parce que Lyon, ça a été assez difficile pour moi. Je n'ai pas forcément apprécié ce master. Alors à l'époque, la sélection en master, elle se faisait après le master 1. Donc c'est différent aujourd'hui où la pression est plus importante en L3. Mais c'est vrai que pour moi, la compétition était vraiment très importante en master 1 en Droit Social à Lyon parce que c'est un très bon master et que tout le monde voulait faire le master de Droit Social de Lyon et donc ça a apporté beaucoup de pression.

Moi ce n'était pas du tout mon cas et c’est à ce moment-là où je me suis vraiment demandée ce que je voulais faire. Moi, j'étais passionnée d'équitation, de sport, de sport de haut niveau de manière générale et c'est pour ça que j'ai eu envie d'aller faire un master en Droit du sport que j'ai beaucoup, beaucoup aimé. J'ai fait un stage ensuite de fin d'études à la Fédération Française d'Équitation dans le service juridique, et j'ai beaucoup apprécié cette expérience, le métier de juriste d'entreprise, tout simplement.

Mais c'est vrai que pour moi, quand on faisait du droit, il fallait être avocat ou magistrat. En l'occurrence, je n'avais pas du tout envie d'être magistrate. Donc j’ai passé le concours d'avocat sans me demander vraiment si j'avais envie d'être avocate à la fin. Et ça n'a été que tardivement et récemment que je me suis rendu compte que le métier d'avocat était très loin de ce qu'on imagine, de ce que nos parents peuvent imaginer, et je sais de quoi je parle. Parce que c'est un métier qui est vraiment particulier, qui est difficile, qui est loin d'être le rôle de celui qui défend la veuve et l'orphelin tous les jours, non plus, en fonction de sa spécialité. Je pense qu'on ne se rend pas tout à fait compte et qu'on ne dit pas vraiment ce que c'est que le métier d'avocat ou de magistrat parce que, au même titre, je n'ai pas fait l'école de la magistrature, mais je pense qu'on est à peu près sur les mêmes illusions et désillusions parfois. Mais il faut être prêt. Et je pense qu'en effet, il faut être passionné, passionné par son métier, passionné par le contact avec le client, passionné par la matière et se dire qu'on va faire ça quand même pendant une grande partie de sa vie. Moi, je me suis rendu compte que ce n'était pas fait pour moi. Mais malgré ça, voilà, j'ai réussi à créer autre chose, à faire autre chose. Et c'est parce que d'après moi, le droit amène à beaucoup de choses. Donc je pense que pour ceux qui nous écouteront, il faut vraiment aller faire des stages, aller voir ce que c'est, ne pas se fermer aux opportunités de la vie et aussi être passionné par quelque chose, que ce soit par le droit ou par autre chose, essayer de trouver un peu un sens à ce qu'on fait. Et surtout ne pas trop se mettre de barrières parce que ce n’est pas ce qu'on a cru toute sa vie qu’on allait être avocat. Et je pense aussi à certains de mes camarades qui étaient avec moi en licence à Bourg, qui ont toujours pensé être avocat et qui aujourd'hui font de la finance, une thèse, ou autre, qui pourtant sont avocat mais qui n'exercent pas.
Donc voilà, je pense qu’il ne faut pas se fermer aux opportunités il faut saisir celles qui s'imposent à nous. C'est bien d'avoir une idée de ce qu'on a envie de faire, mais c'est bien aussi de voir autre chose. Moi, j'ai fait un master en Entrepreneuriat à l’emlyon, ça m'a beaucoup apporté. C'est une option d'aller faire un double diplôme. Alors je ne sais pas exactement comment on appelle ça, si c'est un double diplôme, ou alors essayer d'aller faire un master dans une école de commerce parce que je trouve que c'est vraiment une autre vision des choses. Et ça apporte aussi dans la gestion d'une entreprise parce qu'on ne se rend pas compte, mais un avocat, c'est aussi un gestionnaire d'entreprise. Et toutes ces notions-là, je pense qu'on ne les apprend pas forcément à la fac, en master 1, en master 2 : comment est-ce qu'on crée une société et comment est-ce qu'on fait ? Alors on fait un peu de compta, mais c'est quand même assez bon…, je n'étais pas très bonne en compta et je ne le suis toujours pas aujourd'hui, mais en tout cas, gérer une entreprise, gérer des gens, faire des relations humaines, etc. Je pense qu'il ne faut pas trop se fermer à tout ce qu'il y a autour de nous.

Quentin
J’ai envie de rebondir sur tant de propos. Je vois que je n’ai pas été le seul à subir ce mythe de son nom sur une plaque en cuivre dans la rue. Évidemment, le droit offre énormément de débouchés. L'idée, c'est de parvenir à trouver pendant son cursus le débouché passion, en tout cas celui dans lequel on s'épanouira professionnellement et personnellement le plus. C'est évident que ce n'est pas simple, mais il y a très peu d'étudiants qui rentrent en première année de droit et qui, à la fin de leur cursus finalement, réalisent le projet professionnel qu'ils avaient en arrivant à la faculté. Ce n'était pas grave de mon point de vue. L'essentiel, c'est finalement d'avoir un projet et de ne pas subir les événements et d'être encore maître de ses choix. Je crois que c'est le plus important.

Après, la faculté permet de rencontrer des professionnels, notamment grâce aussi aux événements qui sont organisés par certaines associations. Et je prends encore l'exemple du Concours d'éloquence, mais ça permet aussi d'avoir accès beaucoup plus facilement à certains professionnels qui pourront, au-delà d'hypothétiques stages, mais aussi parler de leur quotidien. Parce qu'au fond, moi je suis universitaire, certes je connais beaucoup d'avocats, j'interviens dans des cabinets d'avocats, mais je ne suis pas moi-même et je ne suis pas le plus à même finalement pour présenter leur quotidien. Et de la même façon, je me plais régulièrement à le rappeler, mais si vous mettez 100 avocats dans une pièce, chacun va vous présenter un métier qui sera différent selon sa spécialité. Ça a été dit, mais aussi selon la structure dans laquelle il travaille, selon la ville dans laquelle il travaille. En réalité, il y a vraiment une diversité très large dans cette profession, mais ce n'est pas la seule. Je pense que si on prenait des magistrats selon les fonctions exercées, c'est exactement la même chose pour des notaires aussi.

Alors je ne vais pas trop élargir le débat et je pense que sur les débouchés du droit, toute façon, ça mériterait de très longs propos. Moi, mon discours, c'est surtout d'être positif pour un étudiant qui arrive en licence de droit ou qui est en licence de droit et qui aujourd'hui ne sait pas véritablement encore parfaitement ce qu'il veut faire. Je trouve ça rassurant. Je suis plus rassuré par un discours ce type-là que celui qui me dit je veux travailler dans un tel service, de telle entreprise ou tel cabinet d'avocats, le troisième bureau dans le couloir du deuxième étage à droite. Là, je me dis et c'est quand même beaucoup de pression si jamais on n'y arrive pas. Et heureusement, la vie et notamment la vie universitaire, offre de nombreuses rencontres, que ce soit des intervenants, des professeurs, des étudiants plus vieux qui font part de leur expérience, des étudiants qui racontent ce qu'ils ont fait en stage. En tout cas, il y a toutes ces rencontres qui sont permises à travers de nombreux événements et aussi dans le cadre des cours qui permettent de petit à petit élaborer et construire un projet.
De même, évidemment, ce n'est pas ce que je souhaite aux étudiants, mais il y a une vie en dehors des facultés de droit. Et ça a d'ailleurs été bien montré par Léa. Mais j'ai eu des amis pour qui les années fac de droit n'étaient vraiment pas des années agréables. Evidemment, il y a aussi des échecs à la faculté de droit, il y a des chiffres qui ne sont pas forcément toujours très rassurants pour les étudiants qui voudraient venir à la faculté. Mais il faut aussi savoir parfois admettre un échec. Ça implique évidemment une remise en cause. Mais échouer à la faculté de droit ne signifie que vous êtes nul. Effectivement, vous n'êtes peut-être pas fait pour le droit, ou alors vous passez vos examens, vous n'êtes pas passionné ou prêt à devenir un juriste. Mais heureusement pour vous, il y a beaucoup d'autres débouchés. Effectivement, et si ça arrive en première année, là il y a des possibilités de réorientation directe. Quand cela vous arrive plutôt en fin de licence, de mon point de vue, il est important de s'accrocher pour obtenir sa licence et ensuite partir vers d'autres aventures moins juridiques ou en tout cas non juridiques. Il y a des passerelles vers des écoles de commerce, mais aussi vers d'autres facultés, je pense à l’iae, ou en faculté de langues, sous réserve évidemment quand même d'avoir un niveau très satisfaisant. Il y a des écoles de journalisme, mais là encore, je ne peux pas me permettre de faire un inventaire puisque par nature, il serait non exhaustif. Mais en tout cas, il y en a beaucoup en dehors des facultés de droit avec un diplôme de droit. Et bien évidemment et heureusement avec un diplôme de droit à la sortie de la faculté de droit.

Effectivement, en revanche, un diplôme de droit, que ce soit un master 2 ou même un doctorat n'offre pas immédiatement par un claquement de doigts, du travail, ça c'est sûr, ça nécessite encore des efforts, réussir aussi des entretiens. D'où je crois là encore l'attrait des aventures estudiantines à travers un investissement dans les associations qui permet de dédramatiser et de mieux connaître aussi le cadre du monde professionnel. Les stages, cela va de soi aussi lorsqu'on a l'opportunité d'en réaliser. Mais au-delà de ça, évidemment, il y a aussi des examens pour devenir avocat, des concours, je pense au concours de la Magistrature également, il y a des concours de la fonction publique, certains sont accessibles à bac+3, il ne faut pas non plus l'oublier. Une licence permet aussi de s'inscrire à certains concours.

Les possibilités sont véritablement nombreuses. Il faut en revanche les trouver. Mais ça, c'est sûr que ça demande un investissement personnel, de se renseigner à travers des lectures, des rencontres, des conseillers d'orientation aussi, qui sont là pour ça. Tous les étudiants qui sont dans le doute mais qui veulent trouver des interlocuteurs, je crois qu'ils peuvent facilement les trouver. Et il n'y a pas de solution miracle. Mais en tout cas, ça peut les aider. Et en tout cas, il faut, je crois, toujours être dans la recherche et dans l'avancée constructive. C'est pour moi très important. Certes, il y a des choix, ça va vous fermer quelques portes, mais ça va vous en ouvrir d'autres. Et je crois que le principal, à mes yeux, c'est d'être encore maître de ses choix. Et la faculté de droit, la licence aide, je crois à réaliser le bon choix et ce bon choix il est propre à chacun. Et ce n'est pas parce que je suis enseignant chercheur en droit que j'estime qu'il faut faire un master et poursuivre des études en droit. On peut s'épanouir bien entendu en dehors et je crois que la licence de droit va avoir permis d'acquérir une maîtrise écrite, orale, des techniques juridiques et surtout de mieux comprendre et appréhender le monde qui nous entoure.

Je ne vais pas me lancer sur le côté entrepreneuriat et droit des affaires qui est le mien puisque ce serait un petit peu trop gros. Mais typiquement, actuellement on est en campagne pour les élections présidentielles. Je crois que la faculté de droit, à travers notamment les cours de droit constitutionnel, permet de mieux comprendre les enjeux de cette campagne. Actuellement, on parle beaucoup de cette histoire de 500 signatures pour pouvoir être candidat. Typiquement, c'est quelque chose quand on a suivi des cours à la faculté de droit qui semblent totalement compréhensibles et naturelles, ce qui n'est pas pour tout un chacun. Tout comme de la même façon que vous allez conclure un contrat si vous faites le plein d'essence pour revenir à la faculté ou quand vous montez dans un bus, là aussi pour revenir à la faculté pour ceux qui seraient plus développement durable et qui viendraient en vélo, là aussi, quand vous avez acheté votre vélo, rassurez-vous, vous avez aussi conclu un contrat. Et finalement, là encore, votre licence en droit vous permet de comprendre. Qu'est-ce que ce contrat ? Quels sont les enjeux ? Comment le remettre en cause ? Comment le faire exécuter ? Voilà pour des exemples un peu plus concrets aussi de ce que va permettre la faculté de droit et surtout l'obtention d'un diplôme de licence, sans parler finalement de devenir ensuite un véritable technicien du droit.

Léa
Je veux juste rebondir sur la notion d'échec dont vous avez parlé tout à l'heure, parce que je pense que j'aurais aimé peut-être entendre ça à ce moment-là. Ce n'est pas parce que peut être Mathilde toi, ça arrivera et je ne le souhaite pas. Mais en tout cas, moi, ce que j'en ai retiré, c'est que quand j'ai raté le concours d'avocat la première fois, ça a été le meilleur échec de ma vie. Ça a été le premier et c'est ce qui m'a vraiment fait réaliser énormément de choses, me rendre compte qu'il y avait plein d'autres choses que je pouvais faire. Et en fait échouer c'est souvent apprendre finalement, parce qu'on apprend, on apprend énormément sur la vie. Moi, je me rendais pas du tout compte quand j'ai raté, j'ai passé 2 mois au suivi de l'enfer, concrètement où j'étais vraiment au plus bas de ma vie. Mais par contre, ça m'a vraiment ouvert énormément de portes. Et je pense aussi à une amie qui était ici, qui a fait sa première année de droit au Campus de Bourg et qui a échoué sa première année et qui aujourd'hui est dans la grande distribution et qui évolue incroyablement bien et vite parce qu'elle est faite pour ça. En fait, il y a plein de carrières et aujourd'hui ok peut-être vous ne réussirez pas votre licence de droit du premier coup ou peut être vous ne la réussirez pas pour ceux qui nous écoutent. Mais il ne faut pas se fermer la porte, il y a énormément d'autres diplômes, d'autres écoles, d'autres aventures qui vous attendent sans doute. Et je serais assez curieuse de savoir ceux qui à mon époque, en 2012, sont rentrés à la fac en disant je vais être procureur, avocat, magistrat et qu'ils le sont aujourd'hui. En tout cas dans notre groupe d'amis, il n’y en a pas beaucoup, mais ça ne veut pas dire qu'ils n’ont pas une carrière professionnelle qui les attend.
Donc voilà, c'était juste ce que je voulais rajouter là-dessus.

Aurore
C’était riche et complet. Alors on va parler de cette sélection en master de droit, dès la première année, qu'est-ce que ça implique ? Et comment ça va se passer ?

Quentin
Ça stresse tout le monde parce que même du côté enseignant, c'est compliqué aussi d'une part de procéder à cette sélection et de se dire que potentiellement, certains étudiants ne pourront pas poursuivre un cursus alors que finalement, c'est leur souhait. Normalement, tout est fait pour que ce ne soit pas le cas. Néanmoins, quelques étudiants, effectivement, peuvent se retrouver sans master. Je crois qu'il faut être stratégique et lucide lorsque l'on veut postuler dans certains masters. Quand je dis « lucide » c’est finalement se dire, peut-être, qu'au regard de mes notes et de mon parcours, certains masters vont être un peu inaccessibles parce qu'il y aura trop de concurrence et autant finalement privilégier des masters qui, sur le papier, vont attirer un peu moins de monde et au fond, au sein desquels vous allez pouvoir vous épanouir pleinement. Il y a cette stratégie évidemment de base. Il faut quand même postuler à des masters qui sont en lien avec votre projet professionnel du moment. Ça, c'est une certitude. L'idée n'est pas de faire un master par défaut. Ça, ce n’est absolument pas mon propos.

Cette candidature en master, je crois qu'elle se prépare. Alors je n’ai pas envie de dire dès la première année parce qu'au fond, il ne faut pas non plus que chaque épreuve, que ce soit un semi partiel de TD ou le moindre partiel, soit vécu comme étant une épreuve apocalyptique, en se disant finalement, si je rate cette épreuve, je ne vais pas avoir le master que je désire faire, parce qu’en raisonnant de cette façon, je crois que finalement la pression va être telle que d'une part, votre quotidien va être terrible et qu'en plus de ça, ce sera beaucoup plus compliqué de donner le meilleur de soi-même le jour J sur les copies.

Mais il est évident qu’il faut prendre en compte cette sélection qui a désormais lieu en master. Les notes, c'est l'un des points majeurs, plus vos notes seront bonnes, mieux ce sera. Il faut effectivement aussi bien insister sur les travaux dirigés puisque ça montre un investissement continu dans le semestre. Alors qu'on est tous conscients qu'une note de partiel, l'incident de parcours peut évidemment arriver à tout le monde. Moi le premier, ça m'est arrivé, j’ai eu à l'époque un 6 sur 20 en Droit des sûretés, en commentaire d'arrêt, en master 1. J'estime toujours que je n’avais pas fait hors sujet, mais bon, c'est un autre débat. Mais toujours est-il que ça ne m'a pas empêché d'avoir un très bon master 2 ensuite, alors qu'à l'époque, comme cela a été exprimé tout à l'heure par Léa, la sélection se faisait traditionnellement à la fin du master. Donc une mauvaise note ou plusieurs mauvaises notes, ce n’est pas la fin du monde. Néanmoins, évidemment, plus vous aurez de bonnes notes, mieux ce sera.

Ensuite, il faut vous développer personnellement et arriver finalement à le faire ressentir aux responsables de master. Donc, il faut vous investir dans la vie associative, dans la vie culturelle, dans la vie sportive. En réalité, en tout cas, il faut mettre en avant les points de votre personnalité que vous possédez et qui ne sont pas forcément les points de vos camarades de classe. Donc, l'idée n'est pas de se monter une personne, une personnalité artificielle. Par exemple, moi, je suis passionné, comme le disait Léa tout à l'heure pour elle, par l'équitation, une telle personne a une double culture et bilingue, voire trilingue, telle personne est passionnée par le monde de la finance. Chacun a heureusement des acquis, des passions et c'est, je crois, ce qu'il faut arriver à mettre en avant dans vos parcours et à commencer par vos dossiers de master et soignez véritablement aussi la lettre de motivation. C'est très important. En une page, finalement, il faut retranscrire un peu qui vous êtes. Pourquoi faire ce master et ce qui vous démarque finalement quelque peu des autres candidats. Parce qu'évidemment, si vous postulez à un master, vous avez tous une licence. Vous êtes tous en passe d'obtenir une licence de droit privé. Mais il faut montrer finalement ce qui, chez vous, est différent du dossier dans la pile qui précède le vôtre et du dossier dans la pile d'à côté que l'on vient de traiter. Donc, il n'y a pas de modèle type, mais en revanche, je crois que c'est important de se démarquer et de mettre en avant finalement la personne que vous êtes.

Et tout cela, ça se construit avant même d'arriver à l'université et encore à l'université, il y a l'universitaire, mais il y a aussi l'extra universitaire. Il y a également aussi la possibilité, si vous l'avez, d'effectuer des stages, c'est toujours un plus. Maintenant, évidemment, un étudiant qui n'a pas de stage ne signifie pas qu'il n'aura pas de master, j’insiste bien, je le répète suffisamment, mais là c'est enregistré et assumé. Mais bien entendu, c'est très compliqué d'obtenir un stage, d'autant plus dans certaines professions, dans certains domaines et même d'ailleurs, on n'est pas non plus dupes, certains étudiants en première année qui ont des stages sur le papier mirobolant, on connaît aussi la réalité professionnelle. On sait très bien. Certes, ça leur a permis de découvrir beaucoup de choses et leur maître de stage normalement, a pu leur mettre le pied à l'étrier et transmettre beaucoup de choses. Mais évidemment, après quelques mois en droit, on ne traite pas un dossier très technique, mais en revanche, on se rend compte un peu plus d'une réalité. Donc en tout cas, si vous n'avez pas de stage et que vous m'entendez, ce n'est pas la fin du monde. Et ce n'est pas à cause de ça que vous n'aurez pas de master !

Aurore
Merci à tous pour cet échange vraiment très intéressant, très complet. Je pense que vous avez tous démontrés à quel point vous étiez bien, vous aviez passé de belles années au Campus et combien vos carrières ont été différentes et seront différentes pour les uns et les autres. Et vraiment c'était très agréable de partager ce petit moment et ce premier échange et ce premier podcast qui reflète un peu la vie sur le Campus.

Merci à tous !