Podcast du droit - Partie 3

EPISODE 1 – LA LICENCE DE DROIT
#Partie 3 – La vie étudiante au Campus


Aurore
La transition est toute trouvée puisqu’en effet quand je vous vois travailler autant je pense que ce qu'on a mis en place sur Bourg, c'est vraiment dans cette volonté aussi d'amener autre chose. Vous faites du droit, c'est bien, et ça, je ne cesse de le répéter, pensez à ce que vous faites à côté. Parce que l'important, c'est aussi de mêler les deux. Et c'est pour ça qu'on voulait aussi parler de la vie associative. Aujourd'hui, le Campus permet vraiment de s'impliquer et ça a été vraiment une volonté et ça s'est vraiment développé en 10 ans.
On met en œuvre énormément de moyens et soutenus par l'Université Jean Moulin Lyon 3 à travers le FSDIE. Enormément de moyens pour justement donner envie aux étudiants de s'impliquer et développer de nouvelles compétences. Aujourd'hui, il y a une quarantaine d'étudiants qui se lancent dans la vie associative et qui s'investissent chaque jour au quotidien pour le développement du Campus.

Donc je pense que c'est intéressant d'en parler avec vous et d'expliquer aussi pourquoi vous avez fait ce choix de vous investir dans la vie associative, ce que ça vous a apporté ? Et puis Quentin, du coup de nous dire aussi votre vision sur tout ça, sur l'implication des étudiants au-delà de la formation. Enseigner, apprendre le droit, c'est bien, mais tout ce qu'il y a autour, c'est important aussi.

Mathilde
Alors oui, tout à fait. Donc pour replacer un peu le contexte. Moi, en deuxième année, j'ai fait partie à la fois de l'association Jurist’Jeunes, donc une association composée d'étudiants en droit sur le Campus, et j'étais également membre active du Bureau des étudiants. Donc après, on a eu une année un peu particulière liée au Covid où on a essayé un peu de s'accrocher aux rames du navire pour ne pas qu’il coule. Ça a été très compliqué, notamment au niveau du Bureau des étudiants. Parce que qui dit Bureau des étudiants dit un peu le côté festif, le côté réunion tous ensemble, ce qui nous a été un peu un peu enlevé l'année dernière. Donc on a ramé un petit peu toute l'année pour réussir à faire des événements qui ne se sont pas forcément faits… Et du côté de Jurist’Jeunes, c'est vrai qu'on a essayé, on avait cet avantage, que les événements pouvaient se réinventer. Donc on a réinventé quasiment tous les événements, que ce soit le Forum des métiers qui est passé du présentiel ou distanciel, le Master Meeting et également le Concours d'éloquence avec des phases éliminatoires à huis clos.

Mais c'est vrai que c'est aussi très enrichissant de faire partie de ces associations et on avait cette volonté, je pense, quelle que soit l'association, de vouloir toujours raccrocher les étudiants ensemble, d'avoir cette cohésion qui est primordiale pendant les études, les études de droit, mais pendant les études en terme générale. Et c'est vrai que les associations, c'est un tremplin pour nous, étudiants, d'en faire partie.

Mais je pense aussi que c'est essentiel pour la vie d'un Campus d'avoir des associations qui se mobilisent autour des étudiants et c'est pour ça que j'ai rejoint les associations l'année dernière et que j'ai souhaité continuer cette année. Donc Jurist’Jeunes uniquement, du fait de mon poste à la coprésidence. Mais c'est vrai que pour moi, c'est primordial d'avoir ces associations. Ça permet une cohésion entre les étudiants, de se voir dans un autre contexte que les études, de permettre aussi de se mélanger. Parce que l'avantage avec Bourg, c'est qu'on a que 3 associations sur le Campus entier. On n'a pas un BDE droit, un BDE gestion on est tous mélangés sur les événements, quel que soit l'association qui l'organise. C'est ouvert à tous les étudiants du Campus et parfois même à tous les étudiants de Bourg en général.

Les associations permettent aussi de ne pas être perdu dans ces études. On met en place avec Jurist’Jeunes un accompagnement pour les premières années : un parrainage, donc un étudiant de deuxième ou troisième année qui prend sous son aile un première année. Et c'est vrai qu'il y a cet aspect-là : aide dans les cours. Mais il y a aussi cet aspect vie sociale où on se retrouve tous ensemble. Et c'est vrai que ces associations permettent de créer des liens avec les étudiants du Campus et pour moi, c'est primordial.

Léa
Alors pour ma part, c'est sûr que j'associe très souvent ma licence de droit à ce Bureau des étudiants et à ce petit groupe d'amis qui se reconnaîtront quand ils écouteront ce podcast avec qui on a récupéré le Bureau des étudiants lors de la deuxième année de création. On a fait énormément de choses et c'était toujours avec un immense plaisir. Aurore, je pense que tu t'en souviens bien, on a créé le premier week-end d'intégration qui a été une vraie réussite, on était très, très fiers et heureux de pouvoir organiser ça. Tous les jeudis soir, ou 2 jeudis par mois, on regroupait tous les étudiants du Campus de Bourg et de la ville pour une soirée. On a fait plein d'événements, on était très en lien avec des associations dont je ne faisais pas partie. Mais en tout cas, on se soutenait beaucoup avec l'association de Jurist’Jeunes, avec le Concours d'éloquence auquel on a tous participé, etc. Donc c'était vraiment une ambiance géniale et que je ne regrette pas du tout.

Je n'aurais jamais pu vivre cette expérience là à Lyon, ça j'en suis persuadée, parce que le Bureau des étudiants était très différent. Je ne l'aurais pas vécu de la même façon, je pense. J'aurais pu faire partie du Bureau des étudiants de Lyon si je l'avais voulu, mais ça aurait été très différent.

Et surtout, ça m'a apporté un réseau important. Je pense que le fait de créer des événements, de gérer un projet, un budget… On s'occupait vraiment de tout. Voilà, créer une soirée, combien ça coûte ? Comment on fait ? etc. Et en fait, ça nous a vachement responsabilisés, et ça nous a apporté beaucoup de choses, plein de souvenirs, plein de très bons moments et surtout un réseau, c’est là où je voulais en venir. Aujourd'hui, on est toujours très en lien les uns avec les autres, on s’apporte beaucoup mutuellement, on échange encore énormément. On a connu tous les étudiants qui étaient en dessous de nous, les deuxièmes et premières année à cette époque-là, avec qui on a encore des liens aujourd'hui. Et donc c'était vraiment un super choix de faire ça. Le Bureau des étudiants de Bourg était vraiment hyper important pour nous. Donc, je ne regrette pas du tout de m'être investie là-dedans à ce moment-là.

Quentin
Bon, vous êtes en train de prêcher un convaincu, avant de donner mon regard désormais, du côté enseignant. Mais je continue ma cure de jouvence, je remets ma casquette d'il y a longtemps d'étudiant, mais j'ai aussi été investi dans la vie associative et ça me tient très à cœur. Evidemment, il y a aucune obligation pour un étudiant inscrit sur un campus de s'inscrire dans une association. Et d'ailleurs, même si on y est inscrit, on n'est pas obligé non plus encore moins d'être véritablement très investi dans le fonctionnement de l'association en tant que tel. Mais je crois que ça ne peut être que positif. On l'entend à travers ses premiers propos et moi pareil ça m'a apporté énormément. Je suis notamment arrivé à la faculté de droit à Lyon, à l'époque je ne connaissais personne, mais grâce aux associations j'ai pu rencontrer du monde, participer à quelques soirées aussi.

Mais au-delà de cela surtout, ça m'a permis d'avoir un tout petit pied dans le monde professionnel. À une époque par exemple, j'étais responsable sponsors. S’adresser quand on a 20 ans à des entreprises pour qu'elles parrainent un événement, écrire un mail, écrire une carte de vœux. Ça peut paraître tout simple de prime abord, mais quand on doit le faire avec un enjeu financier derrière et qu'on pense aussi que si on n'a pas ce soutien pour organiser l'événement, ça va être plus compliqué, eh bien, on apprend beaucoup !

Et moi ça m'a beaucoup appris de savoir-vivre, de savoir-être, d'échanger, de travailler en équipe puisque finalement, quand on est étudiant, ça reste quand même un travail solitaire, quand bien même il peut y avoir une entraide. Et ça, la vie associative ça a été fabuleux. De ce point de vue-là, je crois aussi que ça aide à cultiver un sentiment d'appartenance à un campus, à une faculté. Et pour moi, c'est aussi quelque chose de très important et ça permet, je pense de briser certaines glaces. Là encore, pour la proximité avec les enseignants, c'est plus facile. Je sais que typiquement, les premiers TD que j'ai pu prodiguer à l'époque, c'est parce que j'avais rencontré lors du Concours d'éloquence plusieurs années consécutives, un enseignant, et finalement, il m'a donné ma chance parce qu'il me connaissait à travers ce biais-là. Sinon, je pense que par de simples mails à l'époque, ça n'aurait peut-être pas forcément fonctionné. C'est un exemple parmi tant d'autres.

Et à l'inverse, maintenant que je suis de l'autre côté de la barrière, j'ai aussi eu des échanges privilégiés avec certains étudiants que je sais pertinemment, je n'aurais jamais pu avoir dans le simple cadre des cours et je pense qu'on y a tous gagnés, et notamment humainement. Et je crois que ça, c'est vraiment très important. Et d'autant plus lors de la période de crise sanitaire, les événements qui ont pu avoir lieu étaient importants je pense, pour tout le monde et j'ai été ravi d'apporter ma modeste pierre à l'édifice en participant à distance à certains événements, parce que je crois que c'était important pour les étudiants organisateurs, pour les étudiants qui pouvaient suivre ces événements, mais très clairement aussi pour les enseignants qui vivaient comme tout le monde pas très bien en cette période cloîtrer chez eux.

Léa
Je vais juste rebondir sur le sentiment d'appartenance. Je pense que si je n'avais pas fait partie du Bureau des étudiants, je n'aurais pas ce souvenir-là, d'avoir vraiment vécu et participé à la vie du Campus. Parce que je pense, avec le recul, qu'on a vraiment fait bouger les choses à ce moment-là.
Et ça nous a aussi apporté une grande organisation. Et de manière générale, je voulais le dire aussi pour le droit. Ce qu'il faut quand on fait du droit ou qu'on s'implique dans une vie associative et ce que ça nous apporte, c'est l'organisation. Parce qu'on doit travailler, on doit s'occuper du bureau, on doit avoir notre vie sociale et personnelle à côté. Et en fait, tout ça ça nous a vraiment beaucoup appris et je parle vraiment en mon nom et au nom de tous mes collègues du Bureau des étudiants et Jurist’Jeunes de l'époque. Ça nous a vraiment beaucoup appris.

J'encourage tous les étudiants du Campus de Bourg et ailleurs de participer à la vie associative parce que l'autre raison pour laquelle on l'avait fait à ce moment-là, c'était aussi une question de CV. Je pense qu’on ne se rendait pas compte au moment où on est rentré dans le Bureau des étudiants, ce que ça allait nous apporter. Par contre, on savait que sur un CV pour entrer dans un master ou dans un job, plus tard dans une boîte, dans un cabinet d'avocats, ça allait nous apporter. On se rendait plus facilement compte que cet étudiant-là avait des capacités d'organisation, de responsabilité, de gestion d'un projet et donc ça apporte à la fois personnellement énormément, mais aussi professionnellement beaucoup.

Aurore
Alors c'est vrai Léa que nous on a commencé ensemble puisque le Campus a ouvert ses portes il y a 10 ans maintenant sur le Campus de la Charité et c'est vrai que la force de votre association à l'époque, c'était construire ensemble. On s'en est vus ensemble parce qu’on ne partait un peu de rien. Et du coup, on a vraiment construit le projet ensemble. Et c'est vrai que depuis 10 ans, ça a pris de l'ampleur, les projets ont pris de l'ampleur. À l'époque, on organisait le Concours d'éloquence dans une petite salle et il y avait 5 personnes dans le public, et vous aviez un tee-shirt Forum des métiers. Et c'est vrai que les choses ont énormément bougé et que nous on met beaucoup de moyens humains aussi pour accompagner, parce que c'est essentiel pour nous de faire porter ce projet local par les étudiants, et de leur permettre de s'épanouir au-delà de la formation. Parce que finalement, la formation, ça reste la même que celle de Lyon et l'élément différenciant, c'est cette vie associative, parce que c'est devenu un vrai plus.

Et avec cette vie associative, on a aussi amené toutes ces questions de culture, de sport. Et aujourd'hui, c'est un enjeu fort chez nous puisque à l'époque, vous n'aviez pas beaucoup d'activités sportives. Aujourd'hui, on a une trentaine d'activités sportives et culturelles parce que ça aussi, ça contribue au bien-être des étudiants. Et là, on a vécu 2 ans bien compliqués quand même par rapport à ce que vous, vous avez vécu en 2013. Mais là, c'est vrai que ça a été 2 années difficiles. Et pour autant, moi, je suis assez fière parce que toutes les associations, même si ça a été difficile, sont restées présentes, se sont soutenues, les étudiants ont réussi à créer des groupes. Les associations ont énormément apporté pendant cette période Covid parce que justement c’était un peu le lien.

Aujourd’hui la vie étudiante a été un peu arrêtée on sent que c’est difficile de raccrocher les wagons et réimpliquer tout le monde. Mais ça reviendra parce que il y a une énergie qui est toujours apportée par les associations et c’est vraiment essentiel.